AMPLI   TUBE
SE_2A3
ACCUEIL AMPLI

Introduction

Me voilà donc devant une page blanche. Je souhaite remplacer mon ampli de salon par un ampli à tubes. Que faire, que choisir ? Je dresse un rapide cahier des charges qui se résume par les quelques points suivants:

- Utilisation d'une triode car plus simple à mettre en oeuvre qu'une pentode.

- Montage en single-ended car plus simple à réaliser qu'un push-pull.

- Puissance de sortie de quelques watts.

- Architecture de type intégré (préampli + ampli)

- Multiples entrées (CD, DVD, K7, TV, ...)

- Montage "tout tube" y compris pour le redressement de la haute tension.

- Elément de contrôle de la puissance de sortie.

- Multiple combinaisons des impédances de sortie.

- Design "rétro".

- Transformateurs de sortie de qualité audio.

- Chauffage des tubes en alternatif.

- Pas de correction de tonalité.

- Pas de contre-réaction.
                      La triode de puissance 2A3 de marque Sovtek

Pour le choix du tube de sortie, le tour est vite fait, on a le choix entre le fameux tube 300B, le 2A3, le 211 et quelques autres triodes.

Le 300B étant hors de prix, le 211 nécessitant une tension proche de 1000 V, je me reporte naturellement sur le 2A3 qui, par ailleurs, bénéficie d'une très bonne réputation auprès des audiophiles.

La puissance de sortie est faible, de l'ordre de 3 Watts mais mon expérience sur le SE_6J5G me rassure. Quelques Watts suffisent pour sonoriser un salon.

Schémas

Le schéma est on ne peut plus simple !

La partie pré-ampli est basée sur une triode 12AX7.

La partie intermédiaire (ou driver) est confiée à l'excellente triode ECC99.

La sortie est assurée par le 2A3.

Excepté le montage particulier de la polarisation du tube de sortie car le filament est à chauffage direct, l'ensemble est simple.




le schéma de l'alim
le schéma de l'ampli (un seul canal représenté)




La partie alimentation comporte une section haute tension redressée par une double diode 5U4G, filtrée par une self puis déclinée en cascade pour alimenter les trois étages de l'ampli.

La diode en bout de chaine haute tension assure trois fonctions:

- Témoin de présence de la HT.
- Décharge automatique des capas.
- Stabilisation de la HT de l'étage pré-ampli.

La section chauffage comporte des enroulements spécifiques pour les filaments des 2A3 et de la 5U4G. Les autres tubes étant alimentés par un enroulement commun référencé à la masse.

Là encore, rien de plus simple

Gadgets

Je souhaitais pouvoir contrôler le niveau de sortie afin de ne pas faire fonctionner le tube en dehors de sa plage.

J'ai opté pour un galvanomètre de contrôle gradué jusqu'à 100 mA que je pilote par un bout d'électronique monté sur une carte. Ainsi, lorsque l'aiguille atteint 100 mA, je suis à 100% de la puissance maximale.

En parallèle de ce moyen, j'ai disposé un comparateur qui allume deux leds indiquant respectivement le niveau de 50% et de 100% de la puissance max de sortie.

Ce vu-mètre est utile pour des amplis de faible puissance car on a vite fait de les faire fonctionner proche de la limite, en plus, cela donne un "look" rétro que j'aime bien.

Galerie

L'ampli retourné en cours de câblage Et voilà ! il est terminé
Le châssis est en plaque d'aluminium de 2,5 mm
Il n'y a plus qu'à l'essayer Le 2A3 et les transfos de sortie
Look rétro assuré !
Les ECC99 de l'étage driver Les 12AX7 de l'étage préampli La 5U4G, double diode de redressement de la HT L'interrupteur de mise en marche et les leds témoins
Magie des tubes..... Les potentiomètres d'équilibrage du chauffage des 2A3 Les transfos et la self avec leur capots chromés. L'ensemble accuse une masse de 21 kg ! Le galvanomètre de contrôle, le potentiomètre de volume et le sélecteur d'entrée
Entrées et sorties en face AR Plaque supérieure et inférieure sont volontairement distantes des flancs pour favoriser le refroidissement La haute tension: Câblage en l'air (et en pagaille) Le câblage en l'air de la section ampli
Une cloison sépare la section HT de la section ampli pour éviter la ronflette


La carte pilotant le galvanomètre avec en arrière plan le transfo d'alim basse tension de la carte             Vision en nocturne....


Et le son ?

Vient maintenant le moment tant attendu et redouté de la première écoute !

Comment sonne t'il ?   Les efforts, l'énergie et l'argent dépensés seront t'ils récompensés ? Coté look, je suis content mais coté son, qu'en est t'il ?

Allez, on engage un CD dans le lecteur, on met sous tension et on attend environ 17 secondes que les filaments chauffent...

Ca y est, j'entends la musique ! C'est pas mal, pas mal du tout même. Un constat: il n'y a aucune ronflette.

Je passe différents morceaux, c'est propre, net, le son est bien découpé, c'est agréable à l'oreille. Je pousse un peu le volume et là, je suis surpris par l'ampleur du niveau car après tout l'ampli ne délivre que 2x3 Watts. Non pas de soucis, il a du coffre ce SE_2A3.

J'effectue quelques mesures et menus réglages et je lance les premiers essais "longue durée" pour vérifier que tout se passe bien, notamment en matière de dissipation des résistances de puissance.

Après plusieurs séances d'écoute, je referme l'ampli et refait des tests d'endurance. Tout se déroule correctement. Je décide donc d'installer l'ampli dans le salon.

Voilà, ça y est, il est en place, raccordé à ses entrées. Au passage, j'en profite pour comparer mon SE_2A3 avec mon ancien ampli transistor, un Proton AM 455. Surprise, je préfère de loin le SE_2A3. Le timbre est clair, les sons détachés alors qu'avec mon ancien ampli tout parait comme voilé, fade....

Quel plaisir d'écoute, je redécouvre mes CD. Certes, au début, je passe beaucoup de temps l'oreille collée aux enceintes pour déceler telle ou telle subtilité. D'ailleurs, mes impressions d'écoute changent parfois d'un jour à l'autre, comme quoi l'oreille n'est pas très fiable. Du coup je décide de ne plus me "pencher" sur le son mais plutôt d'adopter une écoute plus naturelle, c'est à dire vautré dans le canapé en faisant autre chose. C'est exactement dans ces conditions que j'apprécie vraiment cet ampli.

J'ai ressenti au bout de deux mois de service un renforcement des basses. Les tubes et capas se seraient t'ils "rodés" ?

Toujours est t'il que l'ensemble tient bien la route. Je suis très content (et aussi très fier) de mon ampli. Je me demande maintenant s'il n'est pas temps de se lancer dans la réalisation d'une paire d'enceintes maison.


Et après ?

Et après, avec un peu de recul ? Y a t'il quelque chose à améliorer ou à modifier ?

A priori, pas grand chose. Certes, si je devais refaire cet ampli, je choisirai certainement un tube de préampli différent. Une triode 6SL7 ou 6SN7 à la place des 12AX7. Il parait qu'elles ont une excellente sonorité.

Peut être aussi des capas de liaison plus "cossues" genre papier huilé dont on dit le plus grand bien mais qui sont si chères.

Coté ampli, j'installerai sans doute un commutateur pour pouvoir au choix attaquer en direct l'étage driver ou bien passer par le préampli.

Coté alim, j'installerai aussi un retardateur pour appliquer la HT après la chauffe des filaments, histoire de moins solliciter les tubes par le transitoire de mise en marche.

Coté châssis, je réduirai certainement un peu les dimensions. L'ensemble doit pouvoir tenir dans un volume 20% plus petit.

Mais dans l'ensemble, il n'y a pas de grand bouleversement a prévoir. Pour un premier ampli, l'aventure a été passionnante et les résultats sont réels.


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