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AMPLI   TUBE


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Pré ampli RIAA

Je fais partie des gens qui ont connu l'ère des vinyles (hé oui...). Mon adolescence a été bercée par les craquements des fonds de sillon.... Pour autant, je ne possède plus de disques 33 tours et ce n'est que très récemment que j'ai récupéré deux platines tourne disque. On ne peut pas brancher directement une platine vinyle sur un ampli. D'une part, le signal délivré est d'un niveau très faible, d'autre part, il faut appliquer une correction de tonalité pour rétablir l'équilibre spectral de l'enregistrement.

Voilà donc une bonne raison pour se lancer dans la réalisation d'un pré ampli spécialement dédié aux vinyles.

Correction RIAA

Sur un vinyle, l'information est « stockée » sous forme analogique sur les flancs d'un sillon. Ce sillon est parcouru par une fine pointe qui suit le profil et traduit les variations de hauteur / largeur du sillon en signal électrique. Pour un enregistrement stéréo, chaque flanc représente un canal.

On comprend bien que la variation de hauteur / largeur du sillon traduit l'amplitude du signal. Cependant, la reproduction du son sur un sillon pose des problèmes: Si l'énergie du signal est maintenue constante, un signal basse fréquence nécessitera de grandes amplitudes de gravure conduisant à augmenter le pas inter sillons, à l'inverse, un signal haute fréquence aura de très petites amplitudes de gravure difficiles à lire.

Dans les années 50, l'industrie du disque adopta une norme concernant le pressage des disques. Cette norme consiste à réduire le niveau du signal aux basses fréquences et à en augmenter le niveau aux hautes fréquences. La reproduction d'un enregistrement sur vinyle doit donc appliquer le filtrage inverse pour rétablir l'égalité spectrale. La correction à appliquer s'appelle RIAA (Recording Industry Association of America) et elle est résumée sur la figure qui suit.


Correction RIAA (application à la gravure en trait plein, application à la lecture en pointillés)

A la lecture, il faut augmenter les basses d'environ 20 dB et atténuer de 20 dB les aigües



L'amplification

Si l'on oublie les cellules piézo et autres « saphir s» des pick-ups, les cellules utilisées sont de deux types: MM pour moving magnets (aimants mobiles) ou MC pour moving coil (bobines mobiles). Généralement plus répandu, le type MM possède un niveau de sortie de l'ordre de 5mV à 1 kHz. Le type MC à un niveau environ 10 fois plus faible.

Il s'agit donc d'amplifier un signal de 5mV (MM) pour produire un niveau capable d'attaquer l'entrée d'un ampli, soit aux alentours de 1 à 2 V. Le pré ampli doit avoir un gain d'environ 50 dB et un filtre RIAA.


Schéma

Le schéma est relativement simple. Un premier µfollower de 12AX7 offrant un gain d'environ 39 dB suivi par le filtre RIAA (perte d'environ 22 dB) et enfin un µfollower de sortie, identique à celui de l'entrée. Le gain total du pré ampli est de 55 dB.

Le choix du montage µfollower est guidé par la nécessite d'avoir du gain et une faible impédance de sortie. Cela se justifie aussi bien pour alimenter le filtre RIAA que pour offrir une impédance basse au signal sortant. Le choix des tubes 12AX7 est plus que classique alors pourquoi pas? Le tout est alimenté sous 300V.

Pour la HT, j'ai une fois de plus fait appel au redressement par tube à vide et c'est l'excellente EZ81 qui s'y colle.

Là ou j'ai pris des risques, c'est pour le chauffage! Je suis resté en alternatif. Redoutant malgré tout de la ronflette, j'ai prévu un peu de place dans le châssis pour y loger un petit transfo et un régulateur, on ne sait jamais.

Au final, j'ai adopté une solution « tout tubes » et il n'y a pas 1 gramme de silicium dans le circuit. C'est d'un snobisme absurde mais quand même, c'est la grande classe... Enfin je l'espère...

Pour le filtre RIAA, je me suis inspiré des nombreux exemples qui trainent sur le net. En revanche, le travail d'optimisation à été rendu facile grâce à la simulation et sur le papier du moins, mon filtre ne s'écarte pas de la norme de plus de 0,6 dB.



Un seul canal représenté
Nota: R2 la résistance d'entrée n'est pas de 100k mais de 50k, plus conforme à l'impédance de sortie des cellules MM


correction RIAA

Ecart entre le filtre et la norme


Fabrication

Contrairement à l'habitude, je n'ai pas fait de plan. J'ai utilisé un châssis de récupération que j'ai adapté. Tout s'est fait à la volée pendant un week-end de 4 jours, peinture comprise. Comme dit plus haut, l'ennemi c'est la ronflette et avec un chauffage en alternatif, il faut soigner le circuit d'alimentation des filaments. J'ai ainsi combiné deux étages de câblage avec une tôle de blindage entre le chauffage et le reste. Bilan: pas de ronflette.



façade en contreplaqué de 10 mm
plaque de blindage
plaque de séparation
la face AR
coté pile de la face AR
le châssis nu
les plaques à cosses
les plaques à cosses équipées
le filtre PI de la HT
câblage du chauffage
câlage du chauffage
pose de la plaque de blindage
en cours de montage
en cours de montage
détails sur le câblage des supports
détails de connection en face AR
les supports sont câblés
pose des plaques à cosses
ça y est, l'ensemble est câblé
détails sur la partie ampli
le châssis terminé sans les tubes




en test avec une vielle platine Sanyo





Composants

Pour les tubes, c'est la marque JJ. Pour les capas de liaison, c'est chez Solen Fast. A noter que j'ai pris des supports avec écran de blindage (lutte contre la ronflette ...). Dans le même esprit, le transfo d'alimentation est un modèle torique qui, par nature, offre peu de rayonnements. L'ensemble de ces composants a été acquis chez Tube Town et chez Selectronic.


Les connections et les boucles de masse

Pour des raisons de sécurité, toutes les parties métalliques du pré ampli sont raccordées à la terre. La masse électrique du montage est elle aussi raccordée à la terre. Pour éviter les boucles de masse et pouvoir s'adapter aux différents câblages des platines, j'ai installé des switchs qui permettent de relier ou non les blindages des fiches RCA à la masse. Une embase de fiche banane est disposée en face arrière pour pouvoir raccorder les fils de masse des platines qui en sont équipées.


Essais

Pour le moment, j'ai testé ce pré ampli sur deux platines de récupération: une Sanyo TP30 et une Lenco L80. Dans les deux cas, les platines sont « dans leur jus » avec des cellules d'origine dont je ne connais pas l'état d'usure. Ne possédant plus de disque vinyle, j'ai fait mes premiers essais avec des disques de prêt qui ont vécu et dont la poussière présente au fond des sillons atteste d'un passé bien rempli.... Afin d'avoir une idée plus précise, j'ai prêté mon pré ampli à des copains, Voici un premier compte rendu obtenu avec une platine Technics, un ampli Microméga et des enceintes Highland:

«  le pré ampli à tube est plus analytique. Les détails ressortent plus. Par comparaison avec le pré ampli Micromega, cela donne plus de relief. L'impression d'écoute est donc légèrement différente. La scène sonore semble être mieux définie. Sur certains morceaux, c'est agréable car on distingue mieux les voix. En revanche, sur d'autres morceaux, cette mise en avant peut sembler un peu agressive. »

Premier retour positif, qui me conforte dans l'idée de remettre en service mes platines et de les équiper de cellules neuves genre Grado ou Ortofon.


Deuxième test: platine Thorens TD 150 MKII, mon pré ampli à tubes, pré ampli passif Creek, ampli Creek.
Là, sans pour autant être révolutionnaire, le pré ampli à tube apporte un plus comparé à la version Creek. Le spectre est mieux respecté, plus particulièrement en basse et haute fréquence. Pour les médiums, le son est plus agréable. Cela rejoint un peu les conclusions du premier test.



Affaire à suivre....













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